La Belle Strasbourgeoise
Entre intégration totale et contrepoint contemporain
Paris XX° (75) | 2010-2013
Surélévation et extension d’une maison de ville
MO : Privée
MOE : LAUREN HAVEL (associée Criss Crossing) architecte co-traitant + Odile Burnod architecte mandataire
C : 293 383 € HT
S : 168 m²
M : Mission complète
> : Livraison août 2013
Dans un quartier résidentiel de Paris, une bâtisse en retrait trouve refuge à l’angle de deux immeubles de 6 étages.
Un couple souhaitait agrandir considérablement son espace à vivre en s’appuyant sur leur maison existante, petite construction de 27 m² au sol et en ayant comme contrainte majeure une parcelle de taille réduite (54 m²) prise en étau entre deux immeubles.
La question qui se posait alors était: comment combler les interstices et les espaces résiduels générés par l’évolution de la ville en constante mutation ?
Une volonté s’imposait de conserver le jardin existant et de retrouver une façade sur rue afin de sortir le bâtiment de son isolement en fond de parcelle. Le projet s’appuie sur deux interventions majeures répondant à la fois au programme et à la morphologie du lieu.
La première intervention a consisté à surélever la construction existante d’un niveau sans modifier l’emprise au sol. Cette surélévation en ossature bois vient abriter une nouvelle chambre sous les toits et s’intègre parfaitement au volume. La bâtisse est reprise en isolation par l’extérieur et recouverte d’un enduit à la chaux de teinte claire au même titre que la surélévation. Les persiennes et garde corps en métal laqué rouge significatifs du corps de bâtiment passé sont conservés et posés à l’identique sur la surélévation.
La seconde intervention a consisté à recréer de la surface et une façade sur rue en étirant une partie du volume vers la rue.
Comment deviner que derrière cette façade aux reflets moirés, expression d’un caractère plus contemporain, se trouvent des espaces variés tels que l’accès à la maison, un balcon, une salle de bains, seul volume clos de l’extension et une terrasse accessible depuis la nouvelle chambre, qui offre à R+3, le troisième espace extérieur de la maison. L’extension est recouverte de panneaux de Fundermax aux perforations aléatoires de teinte brune répondant à la tonalité des pierres de meulières des maisons alentour, perforations qui se démultiplient afin que l’ensemble de la façade s’ajoure en gravissant les niveaux. Les ouvertures de la salle de bains peuvent être occultées par des volets se repliant au nu de la façade, panneaux perforés dans une quête de lumière et d’intimité.
Dans une quête de fluidité et de jeux de lumière, La Belle Strasbourgeoise associe l’urbanité d’une façade sur rue retrouvée à l’intimité d’un réseau d’espaces en retrait, la construction timide de fond de parcelle prend de la hauteur.